Vendredi 3 octobre 1997
Une fois les corvées réalisées, je pars à l'hôpital.
Il va falloir que je demande discrètement à François s'il accepte que son compagnon soit là pendant qu'on discute de" ses dernières volontés " ou s'il faut l'écarter. Je me sens mal de devoir faire ça mais si jamais on en arrivait là et que je n'ai rien fait je me sentirais encore plus mal donc allez on fonce.
François à l'air d'aller bien, la feuille de température n'est pas au pied du lit mais il m'assure que ça va mieux.
Pendant le bref passage de son compagnon à la salle de bain j'aborde le sujet épineux... Il veut qu'on soit en tête à tête, il lui en parlera plus tard...
Peu de temps après il exprime le désir d'avoir le dernier livre qui lui faisait envie," La limonade bleue " de Brigitte Fontaine. Son compagnon, pas dupe, part l'acheter, il y en a au moins pour une heure et demi...
Je lui dit donc que pour la validité de la distribution de ses biens faut voir avec un notaire, car n'étant pas marié et n'ayant pas d'enfant (et pour cause) tous ses biens reviennent à ses parents, mais je ne sais s'il y a une part réservataire pour les parents ou si on peut disposer de tout selon un testament notarié, pour éviter les contestations éventuelles. Pas de souci pour lui, il prend son calepin et appelle X. un de ses ex qui est notaire... On a la réponse immédiatement, la répartition envisagée est possible via testament simple ou notarié, faut prévoir les témoins. Le rendez vous est pris pour le lendemain... Je suis affolée de tant de précipitation mais si ça peut l'aider à aller mieux de savoir que tout est prévu pourquoi pas... Pour l'aspect médical de la chose il accepte de voir ça avec le médecin et ses parents puisque ça sera eux qui poseront le plus de soucis, mais je lui rappelle que l'euthanasie, même passive, est interdite en France et qu'il va falloir se battre pour être entendu, de plus qu'est qui est acceptable pour lui ? Nous avons chacun nos limites, de plus l'être humain s'adapte très bien... J'essaie de l'inciter à réfléchir et même à changer d'avis. En fait je ne me sentais pas capable de dire" stop, on arrête tout " au médecin. Manque de chance, ou pas, le docteur fait sa tournée quotidienne pendant que je suis là, une fois les éléments classiques abordés François lui demande s'il peut le voir avant son départ, OK du docteur. Tout va trop vite, je suis de plus en plus mal.
Pour l'aspect religieux, il a déjà vu ça avec l'aumônier qui se chargera du" travail ", pour le cimetière ça ne posera pas de problème d'après lui puisque comme ça il sera prés de ses parents... Il a bien insisté qu'il ne voulait pas de pierre, juste une petite plaque identificatrice et c'est tout, de l'herbe et des fleurs voilà ce qu'il veut...
Le malaise grandit, je ne peux m'imaginer qu'il va mourir là maintenant, de toute façon il va mieux... Ok il perd ses cheveux à cause de la chimio, il est un peu fatigué, mais Kaposi recule ont dit les médecins, l'infection va vite être trouvée et on pourra l'éliminer... Pourquoi tant de hâte ?
Son compagnon est revenu, on clos donc ce chapitre délicat et on reviens à des choses plus légères...
L'heure de fin des visites approche, le médecin va repasser et moi je dois partir, je suis invitée chez Titi.
la colonne centrale trop
la colonne centrale trop étroite, pas aisé de lire de trop longs articles.
Peut être en effet, mais ça
Peut être en effet, mais ça dépends aussi de la résolution de l'écran et de la taille d'affichage des polices choisie...
Chez moi ça fait le même effet qu'une large colonne de journal