Samedi 20 septembre 1997
Week-end chez mes parents. Ils ne sont au courant de rien et je ne les informe pas, ils ne sont pas capables de comprendre aussi bien ce qui nous lie François, son compagnon et moi, l'angoisse ressentie, le fait que je prenne le "risque" délibéré de m'exposer à la tuberculose, que je sois malade de rage de n'avoir pu décider François à se faire dépister avant qu'il ne tombe malade.
Ils ne comprennent déjà pas que je me sois engagée dans une association de" lutte contre le Sida ", alors que d'après eux je ne suis pas concernées puisque hétéro et non toxico, que je passe du temps pour me battre pour que les malades soient considérés juste comme des malades et pas des parias par leur entourage, heureusement qu'ils ne sont pas croyant sinon ils auraient été dans le camps de" la punition divine ".
Entre un repas trop copieux avec trop de monde (Une bonne partie de la famille est réunie pour un anniversaire) et un apéritif du soir qui arrive trop tôt à mon goût, j'ai réussi à m'isoler un moment et à joindre le compagnon de François.
Tout se passe bien à l'hôpital. François a des moments de conscience de plus en plus marqués, les données biologiques sont en amélioration constante.
Les médecins ont annoncé qu'une fois qu'il sera complètement réveillé le retour en service de soin classique ne sera plus qu'une question de quelques jours si tout continue sur ce chemin. Ils ont réduit l'assistance respiratoire, le mélange qui lui est fourni est à peine plus riche en oxygène que ce que nous respirons.
Nous sommes donc raisonnablement optimistes. ;)
Le compagnon de François quant à lui commence à se ressentir de certains effets secondaires de la trithérapie. Il est très fatigué.
C'est certain que c'est un traitement de cheval, ajouter à ça l'angoisse quotidienne, un job envahissant et demandant de nombreuses heures de route, il est normal qu'il accuse le choc.