Dimanche 5 octobre 1997
J'annonce à mes parents que je vais écourter mon séjour, je rentrerais chez moi juste après le déjeuner, pris pas trop tard si possible, et non pas en fin d'après midi comme j'avais prévu.
Même si je ne peux rien faire j'ai besoin d'être à l'hôpital aujourd'hui. Si j'avais pu sans crime de lèse majesté je serais partie après le petit déjeuner... Mais là c'est impossible je vais rarement voir mes parents, je suis enfant unique, et ma mère a fait le menu en fonction de mes goûts...
J'appelle l'hôpital pour prendre des nouvelles. La situation est quasiment stable, bien que François tousse beaucoup, de plus en plus... Je les avertis que je passerai vers 16h00 16h30.
La matinée est lente à passer, j'ai bien peu savouré le canard aux olives de ma mère ainsi que la mousse au chocolat et la brioche ; La dernière gorgée de café avalée je suis dans la voiture (avec un sac contenant les" restes " de ce midi et une brioche pour mes petits-déjeuners)
J'ai fait tout le chemin avec un sentiment d'urgence. Enfin j'arrive à l'hôpital à 15h45.
J'embarque la brioche, François l'adore. Arrivée dans la chambre je vois le sac de voyage du compagnon de François tout prêt. On a à peine le temps de se dire 2 mots que les brancardiers arrivent. François est transféré en soins intensifs, la situation s'est sérieusement dégradée au cours de la journée. On a le temps de se faire un bisou, il me rappelle que je ne dois pas oublier ma promesse...
Aucune visites autorisées jusqu'à demain et on repars sur un rythme de durée et période imposée et de déguisement avant d'entrer.
Je ramène le compagnon de François chez lui puisqu'il était sans voiture... En chemin il m'explique ce qu'on annoncé les médecins... Le CMV a sévèrement attaqué les poumons, il semblerait qu'ils durcissent sous l'attaque du virus et ne peuvent plus remplir leur office correctement. Là ils vont être obligé de ventiler François car sa saturation était très basse... De plus ils ont mis un second médicament en perfusion contre ce virus mais qui a plein d'effets secondaires, il faut le surveiller comme le lait sur le feu...
Il passe rapidement à la maison pour déposer ses affaires, allumer le chauffage, il fait humide, et on part chez moi finir la journée. On mangera les restes ensemble en essayant de garder espoir mais c'est pas gagné...