Mardi 9 septembre 1997
François a une bronchite sévère depuis quelques jours. Il a un traitement de cheval est reste à maison.
Son compagnon est en déplacement professionnel depuis le dimanche soir jusqu'au jeudi 11.
Il est convenu que je passe chez eux tous les jours après le travail.
C'est déjà quasiment notre"rythme" en temps normal, soit une visite, soit un coup de fil quotidien donc avec un malade on ne va pas ralentir ;)
A midi mon portable sonne, le numéro de François s'affiche. Sa voix est comme étouffée, je l'entends à peine (saleté de portable, le son est vraiment très mauvais). J'arrive enfin à comprendre qu'il voudrait bien que je passe le voir entre midi et deux car il ne se sent pas bien du tout. OK j'arrive, de toute façon j'avais rien à faire et chez lui c'est à 10 minutes du travail donc...
Il est du genre a être très angoissé et demandeur d'attention lorsqu'il est malade mais ça reste un plaisir d'aller le voir.
A mon arrivée je m'aperçois que mon téléphone fonctionnait parfaitement. François n'a réellement plus de souffle, on dirait un emphysémateux.
On fait un rapide tour d'horizon de la situation, en 4 jours de traitement la bronchite n'a pas régressé d'un poil au contraire elle empire de jour en jour.
A sa demande, j'appelle son médecin (je l'aurai fait de toute façon) qui souhaite le revoir immédiatement. Je préviens mon employeur que je ne serais probablement pas là à 14h00.
Arrivés au cabinet médical l'homme de l'art se rends compte que non ce ne sont pas des affabulations ou des crises d'angoisse, c'est une belle pneumopathie qui s'est installée. Il lui recommande se rendre à l'hôpital le plus proche car en ambulatoire il ne pourra sans doute pas le soigner.
Je confirme à mon employeur que je ne serais pas là de l'après-midi.
Nous passons chez lui, je tente de le rassurer comme je peux, on fait un petit sac.
" Mais bon sang t'a pas de pyjama ? "
" Non, j'en portes jamais "
" T'en a pas un vieux qui traine dans un coin ? "
" Attends... y a celui que Blanche m'avait offert pour mes 30 ans, tiens le voilà "
" Euh t'es certain que tu veux l'emporter ? "
C'est une sorte de combinaison grise avec une queue à l'arrière et l'inscription" je suis ton gros loup " en travers du dos conforme au surnom que nous lui avons donné ;)
On l'embarque avec un stock de T-shirts et caleçons qui feront l'affaire si le loup ne sort pas du sac ;)
On part à l'hôpital, entre temps son médecin a fait parvenir par fax un récapitulatif présentant la situation médicale.
Les formalités d'admissions et l'installation en chambre réalisées je dois le quitter car les prélèvements et examens commencent et ma présence n'est pas souhaitée par le personnel médical.
Je rentre chez moi assez retournée quand même et appelle son compagnon.
J'essaie de rester zen et la plus factuelle possible. Il ne pourra écourter son déplacement et me demande de veiller sur François...
Je repasse chez eux récupérer le chien et le chat qui vont cohabiter avec mon vieux félin comme pendant les vacances.