Happy birthday
Le 15 février 1981 j’étais en voiture pour faire un grand voyage, pas tant par sa durée que par son importance.
En effet c’était le jour où, après 2 semaines d’activité intense, la maison où j’avais habité depuis ma naissance était complétement vidée, nettoyée de toute trace de notre présence, il ne restait que des fantômes, les marques plus claires des meubles, des tableaux et posters sur le plancher et les tapisseries. C’était l’instant où j’ai pris réellement conscience que garage de réparation auto de mon père était parfaitement silencieux, vidé de ses outils, balayé, tout propre et silencieux.
Mes grands-parents qui habitaient juste à côtés étaient là pour nous dire au revoir, enfin mon grand-père, car ma grand-mère était terrée depuis 3 jours et ne voulait rien voir, rien entendre, depuis qu’elle avait compris que oui nous allions réellement partir.
Nous avions dormi chez eux, et le réveil avait été très matinal pour assister au départ du gros camion qui embarquait toute notre histoire vers de nouveaux lieux.
C’est ainsi que très tôt pour un dimanche, sous une averse de neige on a fait une dernière bise à certains amis et membres de la famille venus exprès, même si depuis 2 semaines nous avions été invités sans arrêt pour un apéro, un repas et autre histoire de se dire au revoir.
C’était le départ vers le quasi inconnu, nous avions une maison où poser nos meubles et deux amis sur place qui nous attendaient, c’est tout, mais c’est déjà pas mal. Par contre mes parents n’avaient pas de travail et moi pas de lycée ou poursuivre ma seconde qui en plus n’était pas des plus courante. Grace au décalage des vacances j’avais 2 semaines pour trouver une place, sinon c’était retour vers l’ancien lycée de Compiègne pour finir l’année scolaire là-bas et loger chez mon parrain qui vivait proximité (relative mais comme j’étais déjà interne).
Les 935 km se sont fait dans un silence relatif. Nous sommes arrivés en fin d’après-midi à destination, avons déposé nos valises chez un de nos amis qui nous attendait et nous hébergeait le temps que notre maison soit installée, puis tout est allé très vite.
J’allais passer d’un bled de moins de 300 habitants à une ville de 18 000, d’un lycée en internat dans une ville de 40 000 personnes au statut de demi pensionnaire au milieu de 210 000 bordelais, et ma foi l’adaptation a été très rapide, tout comme celle au climat, enfin presque, je me suis adapté sans souci à l’été chaud et à l’hiver doux mais j’ai toujours du mal avec la pluie et je préfère toujours le froid sec piquant au froid tiède et mouillé…
Pile à l’adolescence on aurai pu croire que ce changement de vie allait être catastrophique et bien au contraire ça a été une révélation, je ne crois pas que je repasserai un jour au nord de la Loire, désormais ça fait plusieurs années que je n’ai pas remis les pieds dans le nord et je pense que je n’y retournerai plus, ou alors en touriste, mais bon y a peu de chance quand même.
On croit souvent que c'est
On croit souvent que c'est les enfants (ou ados) qui vont être le plus perturbés et c'est dans la plupart des cas l'inverse qui se produit.
Si c'était mon cas, je pense que je choisirais de ne plus retourner là où j'ai vécu, grandi, appris, tout ça doit rester dans le coeur car quand on y revient des années après, on gâche tout avec nos yeux d'adultes.
J'y suis retournée à
J'y suis retournée à plusieurs reprise, environ une fois tous les deux ans pendant une dizaine d'années, j'y retournait une à deux semaines en fin d'année, avec mes parents qui prenaient leur vacances à cette période puisque l'un d'eux bossait en lien avec le tourisme. puis ma vie privée a pris le pas et je ne suis plus remontée aussi régulièrement, en effet l'avant dernière fois c'était en janvier 1998 lors de l'enterrement de ma grand mère maternelle où j'avais revu toute la famille, un enterrement normal quoi ;-) et où j'avais pu constater les dégâts de la maladie d'Alzheimer sur mon autre grand mère, j'avais pris alors la décision de n'y retourner que pour l'enterrement de celle ci et de son mari et basta. Ils ont eu la "bonne idée" de mourir à une période où je n'ai pu voyager, mon grand père j'étais enceinte mais avec interdiction de faire tant de route et ma grand mère ben j'étais en train d'accoucher alors bon...
La dernière fois que j'y suis retournée c'était en automne 2006, une cousinade était organisée, j'y suis allée avec ma fille car ça concernait un de mes oncles préféré, elle ainsi rencontré toute la partie de ma famille qu'elle n'avait quasi jamais vue, je lui ai présenté le village de mon enfance, la maison de mon enfance et mon instit que j'adore, on a eu une grande chance il faisait un temps superbe, j'en ai rapporté plein de belles images dans la tête et sur le papier, je pense que je m'arrêterai là. Si miss le demande avec insistance je pourrai y retourner pour lui remontrer et expliquer des trucs mais à part ça non. La page est tournée ce n'est définitivement plus chez moi, juste une région de France parmi d'autre et qui ne m'attire pas outre mesure.
Et puis l'adaptation au Sud Ouest c'est facile quand même...
C'est rare les personnes qui
C'est rare les personnes qui ne gardent pas un brin de nostalgie par rapport au lieu ou elles ont passé leur tendre jeunesse. A coté de ça, j'imagine assez bien qu'une ado préfère se retrouver dans une ville animée, que de rester dans un petit village perdu.
Ce déménagement s'est fait au bon moment. Et pour le S-O, je comprends parfaitement tes motivations d'y être restée. :-)
En fait dés la 6éme j'ai été
En fait dés la 6éme j'ai été interne et ai ainsi perdu le contact avec tous mes potes de primaire qui eux étaient demi pensionnaire dans un autre établissement, et soyons honnête je me faisait chier à 100 sous de l'heure. La seule chose que je regrette de là-bas est la maison qui était vraiment super chouette, très grande et jolie, enfin pas commune... mais à part ça... et oui c'est arrivé pile au bon moment