On aurait peut être du l'appeler Marie-Georges ou Arlette

Séance d'achat de chaussures pour la mère et la fille. Nous nous sommes rendues dans une grande surface de la godasse, vu mon amour immodéré du shopping si je peux tout faire au même endroit et le plus vite possible ça m'arrange...

Pour la fille c'est rapide, il faut du rose, du rouge ou du violet, de la paillette, du strass ou du nacré, des fleurs, des coeurs et/ou des papillons peuvent faire pencher la balance également.
Pour là mère du talon raisonnable, (sinon je ressemble à travelo débutant quand je marche), des couleurs pas trop vives (excepté l'orange) et surtout pas de rose ou de rouge, pas de paillettes ou de strass et surtout des chaussant larges (je n'arrive qu'a rentrer les orteils, et encore pas toujours, dans la majorité des nu-pieds et sandales actuels), le tout dans un budget raisonnable, ça prend donc plus de temps à trouver...

Mais on y est arrivées malgré le bavardage incessant de mademoiselle, les modèles improbables qu'elle voulait me voir porter et ses commentaires à se mettre dans un trou de souris sur une pauvre dame aux jambes dodues et variqueuses qui voulait à tout prix essayer des spartiates en bottes, je n'imaginais même pas qu'un truc aussi moche puisse exister (je parle des chaussures), bref...

Plus d'une heure après notre arrivée dans l'antre de la chaussure nous voilà parées toutes les deux de pompes estivales, malgré la pluie qui a fait son retour aujourd'hui, on appelle ça de l'optimisme... Arrive donc l'instant du passage en caisse.

La caissière fait son job, je lui remet mon chèque et mademoiselle ma fille me demande si elle peut ôter l'étiquette du bandeau de cheveux (placé près des caisses avec plein d'autre babioles aussi attractives que les bonbons dans les caisses de supermarchés) qu'elle m'a fait acheter suite à une âpre négociation.

- Je peux mettre le bandeau maman, la dame elle a payé.
- ??? non c'est moi qui paye, la dame encaisse.
- (la caissière) Oui ta maman me donne l'argent, je le met dans la caisse et en échange vous avez les chaussures que vous avez payé.
- Ah c'est pour vous l'argent alors ? Vous devez en avoir plein...
- Non Inès l'argent ça n'est pas pour elle, c'est pour son patron, avec il paie le loyer du magasin, la lumière... et le salaire de la dame.
- D'accord mais y a beaucoup de monde alors il doit donner beaucoup de sous à la dame
- Pas beaucoup non, parce que le loyer et tout le reste ça coûte assez cher et puis le salaire de la dame il ne doit pas être bien élevé, en général en tant que caissière on gagne le smic ou à peine plus, c'est le plus petit salaire qu'un patron a le droit de donner.
- (la caissière) Oui c'est ça, il noue paie le moins possible, comme tous, et on ne le voit jamais...
- Ah bon ? Il ne vend pas assez de chaussures pour donner plus et puis lui il ne travaille pas ?
- Je ne sais pas s'il ne vend pas assez de chaussures mais il garde de l'argent pour lui aussi, et bien souvent il en garde plus qu'il n'en donne aux salariés.
- Il travailles pas et il a plus de sous ? C'est bizarre
- Il travaille mais c'est différent et comme il pense que c'est plus compliqué il garde plus de sous pour lui.
- Ouais ben c'est pas très normal ça, nous à l'école ben quand on fait un travail en groupe, même le responsable du groupe il doit travailler autant que tout le monde et il a la même récompense que les autres parce que le maître il dit que le chef tout seul il ne peut rien faire, qu'on doit partager également, alors le monsieur des chaussures, là, ben ça devrait être pareil.

La cliente suivante étant arrivée et s'impatientant nous nous sommes écartées et avons rejoint la voiture, l'attrait du bandeau et des chaussures neuves avait retrouvé tout son pouvoir et miss est passée à autre chose...

Moi je dis qu'il y a des professeurs des écoles qui font du très bon travail ;-)