L'X en prend un coup

Aujourd'hui je vais vous parler d'un truc pas rigolo et qui m'a fait bondir lorsque j'ai entendu la nouvelle à la radio dans la voiture tout à l'heure.

Une jeune femme est enceinte, on ne connaît pas les conditions mais en tout cas, elle décide d'accoucher sous X. Ainsi elle permet à son enfant de bénéficier d'une adoption plénière, d'être élevé par une famille qui le désire et l'aimera alors qu'elle ne se sent pas capable de le faire.

Au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant la justice a permis que cet enfant né sous X soit confié à ses grands parents, sans procédure d'adoption.

Les grands parents arguent du fait qu'ainsi il sera aimé parce qu'ils l'aiment déjà et qu'ainsi leur fille pourra si elle le souhaite renouer les liens avec cet enfant.

Mais qui sont ces gens pour passer outre la décision de leur propre enfant majeur et qui n'est pas sous tutelle ? De quel droit viennent-ils interférer dans son choix, lui imposer cet enfant ? On ne nait pas mère on le devient, l'instinct maternel n'existe pas et ce n'est pas en essayant d'imposer les choses dans ce domaine qu'on arrive à ses fins. D'autre part la fille avait déjà refusé de confier son enfant à ses parents avant d'avoir accouché, elle a ses raisons très probablement.

Les grands parents, même jeunes, ont certainement dépassé la cinquantaine, même avec une espérance de vie qui s'allonge est-ce un bon choix ? 70 ans au moins pour les 20 ans de l'enfant, c'est un bon âge ?

Cette décision risque fort de couper définitivement les ponts avec leur propre fille, n'en ont-ils pas conscience ou s'en moquent-ils ? Cela pourrai faire penser à un abandon très tardif dans le principe non ? En tout cas cela est un reniement de l'enfant adulte qu'ils ont.

Quand au bien de l'enfant, il sera dans une famille aimante et l'ayant désiré...
Oui tout comme s'il avait été adopté. En cas d'adoption par des inconnus qui ont galèré pour pouvoir l'accueillir chez eux et qui l'aimeront sans conditions, de plus il n'aura pas à porter sur les épaules la charge d'une situation tendue entre la mère biologique et les gens qui l'élèvent. Il n'y aura pas ces sentiments, pensées du genre, ma mère sait où je suis, qui je suis et elle ne vient pas me voir, ne m'a pas élevé, m'a laissé à ses parents etc puisqu'en cas d'adoption plénière les liens avec les parent biologique sont rompus.

Je comprends mal dans tout cela comment on peut dire que cette décision a été prise dans l'intérêt supérieur de l'enfant.

Il reste une dernière opportunité de recours, espérons qu'elle sera saisie et que la décision reviendra vers le maintient de l'accouchement sous X, tant pour cet enfant que pour les "autres nés sous X" à venir.

En effet si cette solution n'existe plus ou n'est plus fiable, le nombre d'avortements, d'infanticides lorsque l'avortement ne sera plus possible, ou d'enfant maltraités risque d'augmenter. Le choix des femmes à disposer de leur corps et de leur vie sera une fois de plus restreint. Qu'on ne me parle pas de contraception, aucune n'est fiable à 100%, les grossesses non désirées ont toujours existé et existeront toujours, alors autant garder un maximum de solutions pour y porter remède en laissant une porte de sortie aux grossesses non souhaitées découvertes tardivement et à ceux pour qui un avortement n'est pas envisageable pour quelque raison que ce soit.

En tout cas ces grands parents auront fait passer 2 ans en institution à cet enfant, le temps des procédures judiciaires, alors que s'ils avaient respecté la décision de leur fille il serai très probablement dans une famille aimante depuis 1 année au moins quand on connaît la "pénurie" d'enfant en bas âge adoptable face à la demande, on pourrait presque qualifier ça de perte de chance non ?