Home  Blog  Photos  Recettes    

warning: Illegal string offset 'module' in /home/quadraet/public_html/1/sites/all/modules/share/widgets/share_widget/share_widget.page.inc on line 40.

Share

Informations

Comme certains le savent, j'ai repris mes études pour préparer le concours de professeur des écoles à l'IUFM.

Ce métier il y a de nombreuses années que j'ai envie de le faire, j'ai passé plusieurs fois le concours en candidate libre, c'est à dire sans préparation autre que celle que j'ai pu faire en grappillant sur mon temps libre après le travail. bien entendu cela a été un échec à chaque fois.

Difficile de revoir les connaissances en maths, histoire géographie, sciences et grammaire, mais encore plus difficile de savoir comment organiser ces connaissance pour les transmettre à des élèves de 3 à 12 ans et rédiger cela en un temps limité.

Cette année je me suis lancée donc car c'est, à priori, la dernière année où je peux tenter de présenter ce concours et j'ai pris un congés individuel de formation pour retourner sur les bancs de l'école me préparer efficacement.

Une réforme annoncée demande désormais aux candidats d'avoir un master2, autrement dit un bac +5 pour passer le concours, alors que jusqu'ici une licence suffisait, donc bac+3.

Mais pourquoi ?

Jusqu'ici le fonctionnement était le suivant :

les étudiants ayant obtenu une licence pouvaient :
- tenter le concours dés leur sortie de fac.
- préparer ce concours par une année de formation complémentaire à l'IUFM, où on les aide à revoir les bases des connaissances dans les matières principales, les programmes scolaires, quelques notions de pédagogie et de construction de séance de cours... le tout complété par des périodes de stage d'observation en école, ou faire la même chose via le CNED ou un organisme privé, certains sont très bien, d'autre des pompes à fric comme toujours.

Le concours est réussi c'est à dire que le candidat se trouve parmi ceux qui ont obtenus les meilleurs résultats (depuis 5 ans environ 20% des candidats sont retenus vu les postes ouverts cette année on devrait tourner à 12%)
écrit : maths, français, histoire géographie, sciences
oral : langue étrangère, épreuve sportive (pratique et théorique, cad la construction d'une séance de sport en fonction des notions à faire acquérir aux élèves), artistique (selon le même principe que le sport) et entretien "professionnel" au cours duquel on vérifie les aptitudes du candidat à avoir des réponses pédagogiques à diverses situations.

Ils sont reçus ils ont alors une année de formation en alternance où ils apprennent les bases de la pédagogie et d'autres notions nécessaires pour ne pas être largué devant une classe, ils mettent en pratique tout au long de l'année lors de stages en école.

A la fin de cette année de formation ils sont en poste, nommés seuls devant leur première classe et ont pendant 2 ans des modules de formation professionnelles complémentaires obligatoires.

L'an prochain tout cela changera.

Le futur professeur des écoles aura préparé et obtenu un master2, bac+5, dans n'importe qu'elle matière bien entendu.

Il s'inscrira au concours, mais ne pourra pas se former à l'IUFM car cette structure n'existera plus, il restera les organismes privées et payants.

Il a bien de la chance il est reçu au concours.

Oh joie suprême il a gagné le doit d'aller enseigner directement dans une classe de primaire, donc de se trouver seul devant entre 20 et 30 enfants de 3 à 11 ans, sans avoir pu être formé aux programmes, à la façon de transmettre son savoir, de gérer un groupe etc.

Bien entendu il est précisé qu'il bénéficiera d'un "parrainage", "tutorat", sur place, c'est à dire qu'un autre enseignant qui a de l'ancienneté et donc de l'expérience, pourra le former sur le tas. Très bien, mais concrètement lorsque les difficultés surgissement les 2 sont devant leur classe et ne peuvent la laisser sans surveillance, comment fait on ?

L'enseignement et gérer un groupe ce n'est pas inné, cela s'apprend, mais visiblement pas pour nos dirigeants.

Pour tenter "d'amadouer" les IUFM il a été précisé qu'ils pourraient se "reconvertir" en signant des partenariats avec les universités locales et en mettant en place eux même des masters "éducation" (répondant à un cahier des charges donné par le ministère) en lien avec ces mêmes université. Cependant ces formations sont toujours extrêmement théoriques et ne répondent pas aux besoins des futurs enseignants.
La date limite de retour au ministère des projets de master a été fixé au 15 février. La quasi totalité des universités et des IUFM a refusé de faire remonter ces maquettes car elles ne peuvent répondre aux besoins des futurs enseignants.

On peut ajouter à cela la diminution importante du nombre de postes offerts au concours dés cette année, la mise en place "d'agence de remplacement" où des personnes ayant le niveau de diplôme requis, certes, mais aucune formation spécifique assurée ni même demandée, pourront s'inscrire et être appelés pour remplacer un enseignant malade, que ce soit pour un arrêt bref ou très long, mais aussi pour les postes non pourvus par les titulaires du concours prévus en quantité insuffisante. Ainsi dans des écoles cohabiterons des enseignants ayant un statut de droit public et d'autre de droit privé qui est précaire car cela sera le règne du CDD.
N'existe t il pas une formule, "diviser pour mieux régner" ?
Aurais je mauvais esprit ?

Bref tout cela va, sans aucun doute, contribuer à une amélioration massive de l'enseignement dans notre pays.

Moins d'enseignants... mais les classes sont déjà bien chargées.
Moins de formation... mais ce n'est pas nécessaire pour enseigner.

Travailler, notamment avec des CP qui est une classe avec de très nombreux apprentissages à mettre en place aussi bien au niveau scolaire qu'un niveau "humain", avec 30 élèves c'est la garantie de l'échec des plus faibles, malgré toute sa bonne volonté l'enseignant ne peut assurer un suivit efficace de chaque élève, il n'en a matériellement pas le temps, de plus sans avoir été formé avant de se trouver seul face a une classe je n'ose imaginer...

Mais c'est bien connu l'enseignant est un "animal" qui ne songe qu'à ses vacances, à ses grèves, qui est toujours malade et jamais "remplacé", là au moins y aura un remplaçant certain, qu'il soit qualifié c'est un détail, l'enseignant et de toute façon incompétent, on n'apprend plus rien aux élèves, il ne sait pas éduquer les enfants ni se faire respecter d'eux, c'est bien connu dans le temps y avait pas tous ces problèmes, etc... et puis les fonctionnaires ça coûte cher pour ce qu'ils font...

Allez profitez en pour râler encore contre les professeurs des écoles, intits etc, bientôt ils mériteront leur inscription au WWF et peut être que là on s'apercevra qu'ils avaient une utilité, en tout cas s'il n'y en a plus on sera bien embêté pour râler contre eux ;)

Vous les parents d'élèves ou de futurs élèves, si vous entendez parler de mouvement dans les IUFM de votre secteur vous pouvez les soutenir, ne serait ce qu'un mot au passage de leur manifestation, ou se joindre à eux pour quelques mètres, utiliser vos connaissances pour relayer l'information, tout appui et soutien sera apprécié.

Hier à Bordeaux nous avons manifesté, nous n'étions pas très nombreux, juste les étudiants de première et seconde année des 5 département aquitains et quelques formateurs, soit un peu plus d'un millier de personnes, nous avons fait du bruit, nous sommes fait entendre un peu, et avons récolté quelques paroles de soutien et d'encouragement de gens extérieurs et de passants...

Il y a en ce moment une mobilisation nationale des IUFM. Nous serons peu visibles médiatiquement parlant car chaque région ne représente que 2 à 3000 étudiants, un regroupement national est à l'étude pour une meilleur visibilité de notre action.

A lire si vous le souhaitez le tract des IUFM d'Aquitaine

Rendez-vous sur Hellocoton !